Plus tôt cette année, Kartus a eu la chance de s'entretenir avec Sébastien Roulier, un coureur d'exception avec plusieurs performances impressionnantes à son actif. Au fil du temps, Sébastien est même devenu un ambassadeur de Kartus. Bonne lecture !
KARTUS: Parlez-nous de votre expérience de course.
SÉBASTIEN ROULIER: J'ai commencé à courir des marathons en 2000 après qu'un ami ait terminé le sien. J'ai réalisé que les marathons n'étaient pas réservés aux élites. Tranquillement, j'ai ajouté plus de marathons chaque année pour en faire jusqu'à 7 ou 8 par an. Pour faciliter la fin de mes marathons, j'ai décidé de faire de très longues courses d'entraînement, jusqu'à 70 km. C'est alors que j'ai décidé de m'inscrire à un trail pour mon premier ultramarathon de 80 km. C'était une révélation! L'année 2012 a amené le passage à un calendrier presque exclusivement de courses de trail. J'ai par la suite augmenté les distances au fil des ans pour compléter plusieurs courses de 160 km, jusqu'à ma plus longue course à ce jour, le Spartathlon, en 2018 (250 km). J'ai eu le privilège de représenter mon pays aux championnats du monde de trail (2013, 2015, 2016), 100 km (2014) et 24h (2019). J'ai eu plusieurs prix et distinctions en plus de gagner plusieurs courses parmi les 185 courses terminées à ce jour.
K: Marie-Michelle Fortin semble occuper une place importante dans vos courses en duo. Pouvez-vous nous dire pourquoi?
SR:Marie-Michelle est une partenaire de course avec qui j'ai démocratisé et popularisé le duo. Notre première rencontre était intéressante. L'équipe Kartus m'a contacté en avril 2018 pour me demander si je voulais être le coureur d'un co-coureur qui voulait participer au demi-marathon de Lévis. Sans hésitation, j'ai dit «oui» même si je courais un sentier de 80 km dans le Vermont la veille. Il y a des opportunités à saisir. Quel plaisir d'offrir la joie de courir. Malgré son handicap, Marie-Michelle est toujours souriante et aime courir comme tout coureur. Ce demi-marathon a fourni un record Guinness, mais surtout a commencé une belle amitié. Ce dont je me souviens aussi, c'est la gratitude des parents de Marie-Michelle. Le simple fait de courir en poussant quelqu'un apporte une vague positive pour beaucoup de gens, moi d'abord. Les courses en duo dans les courses organisées ne sont pas pour tous les co-coureurs. Marie-Michelle était déjà intéressée par la course à pied avant de vivre l'expérience Kartus. C'est toujours étonnant d'en être témoin chez quelqu'un qui n'a même jamais marché. Elle nous envoie un message très important: quand vous avez la possibilité de faire tomber les barrières, d'aller encore plus loin dans la vie, vous le faites..
K: Pour vous, quelle est l'importance du lien entre coureur et co-coureur?
SR: Comme dans tout club de course à pied, vous développez des amitiés et des liens autour de l'entraînement et des réunions. Pour la course en duo, le lien se crée également au fil des kilomètres. Que vous soyez en course ou lors d'une activité récréative, c'est un moment de partage qu'il faut vivre pleinement. La course brise les frontières, car au final, nous sommes tous des coureurs.
K:Comment était l'expérience de Boston?
SR: C'était exceptionnel. Pour reprendre les termes utilisés par un Américain qui a offert à Marie-Michelle un manteau du marathon, c'était le «marathon of kindness».
Cela s'applique très bien à ce que j'ai vécu. Et même si en surface vous pourriez penser que je donne de moi-même et que Marie-Michelle bénéficie de ma générosité, l'étiquette de donneur et de receveur est ici interchangeable. Une telle expérience me donne beaucoup. Et quel plaisir de courir à Boston différemment des 12 autres fois! La foule délirante nous a encouragés. 42 km de cris, de sourires. Nous oublions la douleur dans ces moments. Et voir le sourire sur les visages des parents de Marie-Michelle… Cela confirme que je dois continuer à offrir Boston à d'autres co-coureurs.